J'ai étudié la céramique au Luca School of Arts à Gand. Depuis lors, plus un jour ne s’est passé sans que je touche à l’argile. Mon langage, c’est le tour, ma façon de pénétrer le matériau. J'aime que mes céramiques expriment fraîcheur et passion, je les veux tactiles. Travailler l’argile, c’est explorer ses lois physiques et donner forme à la sensualité que j'en éprouve. C’est célébrer ce moment intense où émergent un espace, des formes fines et délicates qui révèlent la vitesse, la fluidité et l’extrême plasticité de l’argile. Dans mes formes tournées puis transformées, je tente d’insuffler ma sensibilité toute personnelle, une sensibilité qui va de pair avec la tension et la flexibilité de la terre humide. J'aime à stimuler une large palette de sens, à rendre palpable le geste, aussi mystérieux à ses yeux que l’expérience sexuelle. “Mes céramiques sont des métaphores de sensations.” Je commence par tourner un pot classique, symétrique. Et, alors que la terre est encore molle et humide, je l’étire, la plie, la pince, la perce. La tension de l’argile sous mes doigts me dicte la forme des plis. “C’est une exploration physique du processus, un phénomène d’action réaction entre la main, le cerveau et la matière.” Ce travail constitue la base de sa série de pièces appelées “Clay-e-motion”. Cependant, je me suis lancée dans une nouvelle recherche. Aujourd’hui, j'entend déconstruire/développer/explorer le concept de contenant; questionner le bord, la lèvre de la forme tournée. Et, ainsi, aller au-delà du contenant. Le travail d’Anne Marie Laureys est présent dans les collections de la Province de Hainaut (Belgique), du Boca Raton Museum of Art, FL (USA), Prinscessehof Museum et Haags Gemeentemuseum (Pays Bas)Taipei County Yingge Ceramics Museum (Taiwan), du Arts and Crafts Museum de Shanghai (Chine) et Keramikmuseum du Westerwald (Allemagne).