D’abord formée à la sculpture contemporaine, c’est par ce biais que naissent mes premières réflexions autour du corps. D’expérimentations en expérimentations, mes œuvres se chargent d’une volonté de faire éclater les codes rigides des sociétés humaines.
Ces travaux, véritables plébiscites pour la liberté, s’articulent autour de la représentation de corps ou de morceaux de corps que je mets en scène afin qu’ils se métamorphosent pour devenir des entités indépendantes. Leur dimension anatomique passe alors au second plan face à la portée politique, sociale, érotique ou encore culturelle qu’elles véhiculent. Dans cette quête constante de se rapprocher au plus près de la peau, j’ai découvert le silicone et ses caractéristiques techniques presque illimitées. Durant plusieurs années j’ai eu la chance d’assister dans son travail un maquilleur du cinéma des effets spéciaux qui a pu m’initier au travail de la prothèse et consolider mes connaissances techniques en moulage. C’est ainsi que mes premières sculptures hyperréalistes verront le jour.
Artiste boulimique et touche à tout, je découvre la bijouterie. Ce nouveau moyen d’expression me permet de décliner des univers en petits formats et de dialoguer directement avec l’objet de toutes ces réflexions : Le corps.
Mes bijoux se collent, s’attachent, prennent une place folle. Ils sont imposants ou bien discrets, ils semblent lourds mais sont en fait légers. Ils sont une forme d’expression des différentes personnalités et des différentes émotions qui se cachent au fond de nous. Ils permettent une communication non verbale et s’inscrivent dans la longue tradition du dialogue par l’objet.
Ainsi les améthystes seront intégrées à des prothèses collées à même la peau. Des zones érogènes masculines seront montées à la manière d’une pierre précieuse pour orner des broches en argent… Le corps est devenu bijou et le bijou un corps à part entière.