Le travail de la terre est pour moi un acte de résistance à la vitesse de la vie quotidienne.
Mon travail de porcelaine, parle de l’action du temps et des éléments sur la matière : du vieillissement, de la disparition, des restes, des traces.
Je recueille dans la nature des graines, des tiges végétales, des fruits akènes.
Je les associe à la porcelaine matière blanche qui devient translucide à la cuisson.
Je construit mes pièces à petits gestes répétés, comme on brode, comme on médite tranquillement en mettant en route ce que Bachelard appelait “l’imagination matérielle”. « C’est dans le faire que le rêve prend sa substance ».
Ce travail fait de gestes répétitifs me situe dans un autre rapport au temps en opposition au rythme effréné de la vie.
Je ralenti le temps !
Je recrée des univers à ma façon, en comprimant le temps et la matière.
C’est peut-être faire un arrêt sur image du temps qui passe…