L’environnement naturel est pour moi une source d’inspiration, je m’intéresse notamment aux différentes formes du vivant. Ayant grandi dans les Pyrénées françaises, mon regard s'est aiguisé à l’observation d’un écosystème foisonnant dans lequel chaque organisme tient un rôle essentiel. Je puise dans la variété de ces motifs et couleurs pour créer des silhouettes biomorphiques. Ces compositions imaginaires sont porteuses d’un signe distinctif : elles sont creuses.

L’enveloppe corporelle y figure comme un élément dominant car elle délimite la frontière entre la face interne et la face externe des sculptures. Dans "Morphologie creuse", "Contenance particulière" et "Les élixirs", elles représentent des “corps contenants”.

La peau délimite la surface s’offrant au regard du spectateur contrairement à celle de son intériorité, qui représente son espace d’intimité. La face “visible” de la forme est également celle qui donne lieu aux interactions tactiles.

Le toucher est un des sens nous permettant le mieux de nous ancrer dans l’instant présent car ce que l’on touche existe au moment où on le touche. De plus, il est porteur d’une trace, l’empreinte du geste tel que celui du potier façonnant l’argile de ses mains. En texturant la surface des pièces que je modèle, je cherche à initier la tentation au toucher. Par ce biais, je souhaite établir une interaction entre le spectateur et l’objet. La phase de “l’apparat” est l’étape de travail servant le mieux cet objectif : à l’aide de divers outils, dont certains de ma fabrication, je compose l’épiderme de la pièce.

Cette étape, à la fois longue et méditative, constitue le caractère singulier de l'œuvre et détermine sa perception au toucher.