A travers mon quotidien, ma culture, mon époque, je m’intéresse à comprendre l’univers. Aujourd’hui encore, l’homme au sommet de la chaîne alimentaire agit comme un être tout puissant sans considération par rapport au milieu qui l’entoure ; je travaille à estomper les limites, les limites entre l’homme et l’animal, entre l’animal et le végétal entre le végétal et le minéral. Je crois que tout est lié, que nous faisons tous partie du même courant énergétique. Je cherche en moi-même ce qu’est tout être humain, je cherche cette part de conscience qui est en chacun de nous, cette part de lumière qui nous relie de manière indéfectible au cosmos. Je perçois la nature comme un ensemble de mondes qui possèdent leurs propres systèmes élaborés de fonctionnements, de codes et même de langages.
Parce qu’elles me procurent un sentiment de liberté et d’authenticité, je travaille à partir de petites choses de mon quotidien : papier journal, toile tailleur, peaux de poissons destinées aux ordures, lichens, mousses, écorces que je ramasse… Je travaille avec à l’esprit le respect de ces choses avec la conscience des possibilités qu’elles m’offrent. Dans un premier temps, j’observe, je scrute (loupe, dessins, écriture, recherche de documents..), je cherche à comprendre. Ensuite, j’expérimente (frottement, déstructuration, macération, scellage, empreinte, bain de teintures…), je m’aventure jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre, par delà les apparences sur une nouvelle perception, sur une autre réalité. Enfin, je reconstruis, je réinvente un espace d’unité qui traduit la conscience que ce voyage m’a permis d’acquérir.