Mon approche du bijou se nourrit de mon double cursus de formations : l’enseignement des Beaux-Arts (à New York et à Bruxelles) et la découverte de plusieurs techniques de la bijouterie à l’Institut Jeanne Toussaint (fonte injectée, joaillerie, sertissage). C’est désormais avec la technique de la cire perdue que je travaille principalement. J’aime les variétés de textures qui sont possibles avec cette technique ainsi que les méthodes de reproduction et de moulage inhérentes à celle-ci. Ce savoir-faire ancestral me permet de concevoir des pièces aux courbes variées et volumes détaillés tout en étant contemporaines et conceptuelles.

J’aime insuffler à mon travail des concepts plastiques (ready-made, objets trouvés, photographie, poésie) tout en valorisant le savoir-faire artisanal. Ainsi, lorsque mes bijoux ne sont pas portés, ils deviennent des petites œuvres exposées dans l’habitat de son collectionneur. Il m’a toujours importé de travailler plus que le beau, mais plutôt l’émotion, l’histoire que transmet un bijou.

Une partie de mon travail met en œuvre de petites scènes portables illustrant une poésie en suspens. L’histoire vécue rencontre son porteur et offre aux personnes extérieures un instant de rêverie, d’évasion. Ces pièces sont inspirées souvent du milieu du spectacle (théâtre, danse, performance), mais aussi de littérature poétique ou des scènes que je croise au quotidien.

Une autre facette plus récente de ma démarche dans le design de bijou est de jouer avec les codes de l’argenterie. J’aime détourner des éléments de l’ordinaire et les transposer en bijou de poche ou de corps. Ces accessoires de la table sont porteurs de souvenirs communs à tous, synonymes d’évènements qui rassemblent, qui rassasient. Ces éléments jetables (couverts, bougies) perdurent et résistent au temps ici, pour être transmis de main en main et faire un petit bout de chemin avec son propriétaire.