« Il est indispensable de pouvoir penser l’unité du multiple et la multiplicité de l’un. « Edgar Morin
Je suis intéressée par ce fragment qui vit seul mais qui juxtaposé, superposé, devient autre et constitue peu à peu une surface nouvelle. Cette surface devient homogène, parfois hétérogène. Le monochrome laisse croire à l’oeil que la surface est peut-être vierge pourtant quelque chose vibre.
« Rien ne se perd, Rien ne se crée. Tout se transforme «, dit la loi de Lavoisier.
Les choses se décomposent pour être re-composées. Un dessin, un tissu, un texte découpé peuvent être alors tout à fait reconstruit formant un nouveau tout. Chaque partie existe en tant que fragment, mais ensemble existe en tant que tout. Un fragment se distingue parfois des autres qui le cotoient, parfois il vient à se perdre avec les autres. La surface peut comporter des vides en fonction de l’agencement de ces molécules ou les superpositions créent en transparence de nouveaux ilots de motifs.
Je travaille l’unité et le multiple en observant comment ils se cotoient, comment ils se lient ou se délient, comment ils s’observent et se regardent par un travail de répétition, parfois jusqu’à la redondance. Une surface en vibration qui grouille en quelque sorte.
Ce thème un-multiple vient de mes réflexions et mes observations sur notre expérience humaine. À nous observer, nous sommes tous constitués de fragments qui connectés nous font être qui nous sommes. Mais nous pouvons nous observer en tant que chaque être est un fragment tentant de créer des liens avec d’autres fragments - humains. Ce qui change est l’échelle, mais tout est fragment de quelque chose.
Mon travail est basé sur l’observation de ces rencontres et je tente de les traduire à travers mon médium : le textile.